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Des abbés et des curés

La période révolutionnaire fut marquée par les célèbres décrets qui abolirent les titres nobiliaires. Ces textes imposèrent au clergé une constitution civile. La loi exigeait un serment de la part des ecclésiastiques et il n’en fallut pas beaucoup plus pour que l’évêque de Boulogne incite rapidement les prêtres à s’opposer à « l’emprise du civil sur le religieux ».

Une dure séparation : des religieux en première ligne

Cette désobéissance engendra la fermeture d’églises avec interdiction totale de célébrer les offices et d’administrer les sacrements. Les chapelles environnantes d’Angleterre. Les délations se multipliaient. L’abbé Cossart fut l’un des curés les plus dévoués à sa commune et des plus énergiques. Pour revendiquer les droits de l’église face à l’État, il entra en lutte au péril de sa liberté. Face au danger réel pour sa vie, il s’exila. La ville de Wimille lui doit le don de l’école des garçons et des filles en 1787 qui devint rapidement la Mairie.

L'église et la Mairie, ancienne école des filles

Terlincthun, Macquinghen, Souverain Moulin, l’Hermitage du Point du jour deviennent alors lieu de prières clandestines. Loin de l’agitation du port de Boulogne, on y trouvait là l’occasion de se recueillir avant de fuir vers l’Angleterre. Les délations se multipliaient. L’abbé Cossart fut l’un des curés les plus dévoués à sa commune et des plus énergiques. Pour revendiquer les droits de l’église face à l’État, il entra en lutte au péril de sa liberté. Face au danger réel pour sa vie, il s’exila.

La ville Wimille lui doit le don de l’école des garçons et des filles en 1787 qui devint rapidement la Mairie. La révolution française obligea en effet de nombreux gens d’église à fuir le pays. En 1795, alors revenu de 8 ans d’exil à l’étranger le curé de Wimille Monsieur Blin doit quitter les ornements sacerdotaux en toute hâte. Il doit s’enfuir de nouveau suite à une dénonciation auprès des émissaires du gouvernement. Cependant , alors qu’il a réussi à franchir le fort courant de la rivière au lieu dit Moulin Camus il revient sur ses pas pour aider son poursuivant Monsieur Le Gens d’Armes en train de se noyer. Il n’en est pas moins arrêté par ceux qu’ils vient de sauver et emmené manu militari en prison où il y reste jusqu’en 1802.

Le château du Point du Jour

Le château du Point du Jour, aujourd'hui disparu

Ce château n’existe plus. Mais l’histoire se transmet encore de génération en génération… Le hameau de l’Hermitage du Point du jour tire son nom d’un petit hermitage avec plusieurs bâtiments. Une pierre gravée sur le fronton de l’étable indique 1630. En vertu du testament de celui qui avait fait construire cet ensemble, les prêtes de la paroisse de Wimille étaient tenus de célébrer la messe chaque dimanche et de garder la chapelle en bon état. Or en 1793, il ne fait pas bon d’être religieux et les messes se font dans la quasi clandestinité. Il se dit qu’un vicaire de Wimille, l’abbé Blin y vient célébrer des messes. Le lieu est bien tenu par par une mère et sa fille, les dames Combremont, croyantes et religieuses. Le hameau n’a déjà pas bonne réputation. En effet trois ermites y ont en effet disparu dans des circonstances mal définies. Alors lorsque les dames se font arrêter pour être incarcérées il n’en faut pas moins pour que Le Point Du Jour conserve sa mauvaise réputation. Nul ne sait comment elles survécurent aux prisons de la terreur, mais on les retrouva au manoir de Godincthun complotant pour chasser Napoléon Bonaparte. Elles seront à nouveau emprisonnées puis relâchées. On dit qu’elles demandèrent à plusieurs reprises à pouvoir réintégrer l’Hermitage mais n’eurent jamais gain de cause. Le silence du temps recouvrit peu à peu le lieu qui a vu disparaître le château. Mais c’est déjà une autre histoire…

Sortie de la messe_église_Wimille. Huile sur toile : Jan Lavezzari (1876-1947)

Texte/iconographie : Xavier Blanquet