Andre-Daveau

André Daveau

André Daveau est une figure locale wimilloise, non pas au sens pittoresque du terme, mais plutôt au sens de ses nombreuses implications dans la vie de la commune. L’homme fêtera cette année ses 72 ans, mais qui le croise découvre un éternel enfant, curieux de tout et discourant volontiers avec chacun.

Toujours en mouvement

L’homme conserve en effet sa fougue et sa jeunesse d’esprit : «En France, nous ne laissons pas assez de place aux jeunes. On les taxe facilement de voyous ou de fainéants. Ils sont pourtant demandeurs de la connaissance des anciens, mais faut-il encore leur parler avec les mots d’aujourd’hui. Ils sont très désireux de s’atteler à des projets, faut-il encore que l’on les y invite et que l’on leur laisse un vrai pouvoir d’échange et de décision. Ils sont timides et nous, nous avons trop de préjugés à leurs égards.» Ces paroles résonnent encore plus profondément quand on connaît le parcours de Monsieur Daveau. L’homme a connu le service militaire actif dans le commando parachutiste du 11e Choc. Son emblème est celui de la panthère noire pour les initiés.

« Je n’ai jamais aimé la violence. Ce que j’ai toujours apprécié, c’est bouger, découvrir, échanger… »  André vient du Nord, plus précisément de Roubaix. Arrivé en 1961 à Boulogne-sur-Mer où il suit sa  femme originaire du littoral Boulonnais. (Pendant quelques années, il fera même le parcours Boulogne-sur -Mer / Roubaix en mobylette !!!).

C’est avec des yeux de jeune du pays du textile qu’il découvre ce grand port de pêche, son foisonnement autour de la mer… Une ville pleine de vie où se cotoient les gens guindés sortant du Casino et les pêcheurs et dockers en grandes bottes de caoutchouc..

”La vie, c’est la découverte des autres, l’échange pas le repli sur soi”

Courageux et volontaire, André trouve rapidement du travail aux APO (Acieries Paris Outreau) puis chez Roger Delattre. « Les APO étaient une des plus grandes entreprises de la région. On y travaillait de génération en génération. » explique André. En parallèle, il continue son sport de prédilection la lutte.  «Pour rien vous  cacher, j’ai commencé par le judo, mais les horaires d’entraînement ne correspondaient plus à ceux de mon travail, alors, j’ai fait de la lutte.» ironise amusé le pétillant gaillard «La lutte à l’époque était aussi populaire que la Boxe. Une fois installé à Boulogne-sur-Mer, il était naturel de créer un club. »  La lutte fera partie intégrante de la vie d’André, jusqu’à aujourd’hui où il transmet encore son savoir et son amour du sport aux jeunes générations. (voir l’article ci-contre).  C’est en 1972, qu’il devient officiellement Wimillois. Il sera alors gardien du parc HLM du Bon Secours. «Aujourd’hui avec le carrefour du Moka, le square Renaut, les résidences “Chacun chez soi,” “ Le Parc Bon Secours” le quartier se retrouve une âme plus wimilloise. Les transports collectifs et privés jouent également un grand rôle de désenclavement. Mais à l’époque c’était tout autre… « On n’était ni à Boulogne, ni à Saint Martin, ni à Wimille, on était du plateau ! » se souvient André. Là-haut, c’était les apaches, les mohicans. Les quartiers du Chemin vert, du Bon Secours vont alors remplacer les baraquements. C’était une autre époque, mais elle a existé et ce n’était pas il y a si longtemps. «Comme dans beaucoup d’endroits périphériques des villes, la construction de logements collectifs apportait le confort moderne et des loyers modérés à toute une partie de la population. «C’est un peu le hasard qui m’a amené à WImille.
Alors que les APO périclitent, je serais embauché au Parc du Bon Secours en tant que « ambassadeur de l’organisation auprès de la clientèle » Bien sûr il y en a eu des histoires de voisinage, des histoires en tout genre mais elles ne regardent que le cercle privé des personnes. Aujourd’hui, c’est un quartier qui a retrouvé sa sérénité, et je dirais même une grande convivialité. »

Élu, il devient adjoint aux sports

En phase avec son époque, l’homme a toujours conservé son franc-parler, même à l’époque où il devient adjoint au maire, en charge du Sport et aux logements. «J’aime bien appeler un chat un chat. Ce qui m’horripile chez les politiques d’aujourd’hui, c’est leur mièvrerie à ménager la chèvre et le chou. Heureusement, dans notre commune, nous avons eu et nous avons encore des maires de caractère. Comme de nombreux habitants, André Daveau avoue qu’il attend toujours plus de l’équipe
municipale en précisant toutefois «Je trouve qu’ils s’en sortent plutôt bien. À écouter certains, Wimille deviendrait un véritable hospice fait de petits quartiers de voies privées à l’américaine… Quelle horreur ! » s’emporte l’ancien élu. À son actif, il a – entre autres – la création des stades et du Co Wimille « On voulait en faire un vrai club omnisport dans lequel les jeunes et les enfants auraient pu toucher à toutes les disciplines. Une vraie école des sports en somme. Tiens, ça ce serait bien un nouveau un projet !» •