une gare, un viaduc_une liaison

Une gare , un viaduc, une liaison

L’arrivée du chemin de fer entre les villes de Boulogne et Calais a complètement désenclavé Wimille et Wimereux. L’époque est à l’insouciance et de nouvelles activités de loisirs apparaissent. Ce sont les bains de mer. Avec eux arrivent les villégiatures de bord de mer, les riches familles du Nord. Les villes se transforment et suivent le cours du temps…

Croquis d'architecte de la Gare de Wimille-Wimereux

C’est aujourd’hui le 18 juillet 1857.

Le décret ordonnant la prolongation de la ligne de chemin de fer de Boulogne à Calais vient de paraître ouvrant l’accès au littoral et à la belle époque des bains de mer. Le conseil municipal de Wimille vote ce jour du 17 août 1862 l’implantation de la gare. Le débat sur son lieu définitif est vif. Des partisans souhaitent voir son installation au lieu dit d’Aubengue. Les élus wimillois restent déterminés. Le plus grand nombre d’habitants doit bénéficier de ce nouveau mode de transport.

De plus, on parle maintenant de station balnéaire. Le mot est nouveau et pour un ensemble de gens de la terre, cette activité de bains de mer reste bien abstraite. La gare sera bien implantée à la jonction des routes et des villes de Wimille et de Wimereux. La route vers la mer est ouverte. Nous sommes aujourd’hui le 1er janvier 1867. La gare est en effervescence ! Les fanions et harmonies sont de sortie. C’est un événement ! Le premier train de la ligne Paris-Calais s’arrête à la gare de Wimille-Wimereux dans le brouhaha de sa mécanique de vapeur et de fer. D’autres habitants ont préféré se regrouper près du Wimereux, sous le viaduc construit par l’ingénieur Théophile Dobelle.

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La guerre et ses destructions stratégiques

La destruction du Viaduc liée au bombardements 39-45

La guerre de 39-45 arrive et avec elle son fracas d’artillerie et de tirs d’obus.. Les liaisons ferrées et routières sont la cible des bombes afin de couper toute progression. Le viaduc sera détruit avant d’être complètement reconstruit à l’identique.

En 1972, il voit passer la dernière locomotive à vapeur qui laisse place à l’arrivée des trains diesel jusqu’en 1999. Les années passent. Les quais sont équipés de billetteries automatiques et les gares perdent leur utilité. La ville de Wimille est devenue propriétaire du bâtiment en 2013. Celui-ci a été entièrement rénové avec pour objectif d’accueillir un commerce de proximité.

Histoires de ponts et chaussées

Le Pont de Gazemetz

Les ponts permettaient le passage du Wimereux à de nombreux endroits sur la commune. Ils venaient dans le prolongement des voies de circulation, enjeux majeurs de nombreuses guerres de territoire et d’enjeux d’aménagement, les ponts et chaussées de Wimille eux aussi, suivent le cours du temps.

Le pont de Wimille établi dans le village sert de passage du Wimereux sur la route de Boulogne à Calais. Ce pont s’il a été rénové dans les années 1990 ne date pas d’hier. Il répond depuis le XIIIe siècle aux besoins de circulation. On dit qu’à cette époque les ponts étaient déjà au nombre de huit à s’ériger sur le Fleuve « le Wimereux ». Le pont de Wimereux date de 1278.

Sur le territoire de Wimille, un de ces précieux édifices permet de rejoindre Maninghen pour se rendre à Marquise. C’est le pont du Wavre ou de Grisendal. Il en existe un autre qui permet à chacun de passer de Wicardenne (St Martin Boulogne par Olincthun). C’est la route actuelle du Mont d’Epître. Un autre pont mène le long de la voie Famengue, de Pont de Briques à Guines en passant par la Cluse au lieu dit de Godincthun (ou de Cuverville) hier encore sur le territoire de Wimille. Cuverville est un hameau situé sur la rive gauche du Wimereux.

Le vallon fertile où la rivière coule ses eaux tranquilles, est traversé par un chemin vicinal. Autrefois, cette route comptait parmi les plus grandes routes des Flandres. Là, un petit pont étroit qui semble appartenir à la ferme du Luquet permettait de passer le gué.

Ce lieu est emprunt d’histoire et l’on ne peut s’empêcher de se remémorer ces légions d’hommes d’armes montés sur des chevaux richement caparaçonnés. Ils sont suivis de leurs archers et coutiliers. Leurs armures d’un acier poli reflètent quelques rayons de soleil qui traversent audacieusement le feuillage dense de ces bois. La lance en arrêt…L’ennemi tapi, on pense alors au Chevalier Noir, qui dans un ultime élan ici, remporta la victoire en y sacrifiant sa vie.

Le pont de Gazemetz permet de rejoindre les Garennes. Certains avancent l’hypothèse que ce pont daterait de l’aire romaine.

Au cœur des dunes de sable entre Wimille et Wimereux, le hameau de Gazemetz dévoilera lors des travaux du chemin de fer plusieurs vases et pots datant de la fin du IVe siècle. Ce sont les ouvriers du chemin de fer qui en baissant le sol qui les mirent à nu avec stupéfaction lors de leur premier coup de pioche. Gazemetz demeurera longtemps le carrefour pour se rendre dans les garennes

Texte/iconographie : Xavier Blanquet