Wimille_PArcours_empreinte impériale_colonne_De_La_grande_armée_Centre des monuments nationaux_Napoléon_1500

Un parcours Napoléonien

Napoléon marque de son empreinte le Boulonnais. Suivre ses pas à travers le temps présent et appréhender cette figure contrastée de l'Histoire de France.

[1] L’Empereur domine à jamais le détroit et le continent

En 1804 le Maréchal Soult fidèle parmi les fidèles marque à jamais la terre d’Opale de l’empreinte de l’Empereur. Une colonne de 54 mètres de haut domine désormais le littoral. Au sommet Napoléon observe le continent tout en gardant à l’œil le détroit et les falaises Anglaises. À ses pieds un grand parc se prolonge d’une majestueuse allée de 560 mètres perçant l’horizon de l’arrière pays.
Du haut de l’édifice, le regard flirte avec le bleu changeant de la Manche. Après avoir gravi les 263 marches, un panorama immense s’étend  depuis le port de Boulogne-sur-Mer jusqu’au cap Gris-Nez en passant par la campagne Boulonnaise. En 1823 un globle impérial couronne la Colonne. On inaugure l’édifice en 1821. Pour l’occasion, la Garde Nationale commande au poête Victor Hugo une ode à la Nation. Le texte est jugé trop irrespectueux vis à vis de l’Angleterre. Il sera censuré. En 1841, la France érige une statue de Napoléon en place du globe. L’Empereur porte alors son costume de sacre orné des abeilles impériales. Il tient en ses mains les légions d’honneur. Après guerre le Général De Gaulle accepte que la statue endommagée soit remplacée. Il exige toutefois que la figure de Napoléon porte ses habits de «Petit Caporal» et non d’Empereur. Dans le Musée qui lui est dédiée on y retrouve le manuscrit composé par Victor Hugo, une maquette illustrant le camp de Boulogne. La statue déposée occupe une pièce entière. La présence de Napoléon s’impose au visiteur, car même face au temps, jamais l’Empereur ne ploie.

Découverte : www.colonne-grande-armee.fr
Avenue de la Colonne • Wimille • 03 21 91 91 26

[2] Une pierre marque l’éclat d’une cérémonie

Ce 28 thermidor (15 août) Napoléon fait face au cirque de Terlincthun aménagé tel un amphithéâtre romain. Un trône antique drapé de bleu parsemé d’étoiles d’or accueille l’Empereur. Derrière lui flotte un énorme trophée d’armes et de drapeaux, surmonté d’une grande couronne d’or et d’aigles impériaux. Face à lui l’armée, en colonnes serrées par brigades, se dispose autour de l’enceinte, comme autant de rayons convergeant vers leur soleil. Napoléon Ier domine la Rade de Boulogne sur Mer. La pierre Napoléon, inaugurée en 1809, marque ce jour historique de la remise des croix de la légion d’honneur au camp de BoulognePour s’y rendre : Chemin de la Légion d’Honneur • Wimereux

[3 & 4] Des bâtisses en quartiers impériaux

L’architecte Giraud Sannier érige le château d’Hesdin L’Abbé en 1766. Cette immense demeure implantée en plein bocage boulonnais au cœur d’un parc de 5 hectares accueille le Général Berthier. Ce fidèle bras droit de l’Empereur se ressource ici dans les allées verdoyantes du jardin. Les deux hommes s’y retrouvent pour converser sur l’art des conquêtes.
> [3] Découverte : Rue du Château• Hesdin-l’Abbé • 09 70 38 14 32
Le château de Pont-de-Briques voit Napoléon 1er y implanter son quartier général pendant le Camp de Boulogne. L’Empereur trouve dans ce remarquable pavillon un véritable refuge. Il aime flâner dans l’agréable jardin, sa dernière conquête au bras tout en gardant ses pensées stratégiques. > [4] Découverte : 92 Avenue du Dr Croquelois • Saint-Léonard

[5] Six forts pour une ligne forte de défense maritime

En 1803 le traité d’Amiens est rompu avec l’Angleterre. L’Empereur désigne l’Anglais comme son ennemi. Napoléon réunit ses troupes sur le littoral pour protéger le pays. Le conquérant souhaite débarquer Outre-Manche et faire plier le Royaume insolent. Avec ses généraux, il dessine un système de protection tout le long du littoral. Trois forts maritimes constituent la ligne de défense en mer. Trois forts terrestres sont également construits. Napoléon et son escouade parcourt le littoral. Il faut trouver les emplacements adéquats. Le fort d’Ambleteuse se situe à l’entrée de l’estuaire de la Slack. Datant de 1690, il est l’œuvre d’un architecte militaire Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban, connu généralement sous le nom de Vauban. L’Empereur et ses troupes le trouvent idéalement placé. L’armée impériale modifie l’estuaire et creuse des jetées. En 1803 le fort est réarmé.
> [5] Découverte : Boulevard de la Liberté • Ambleteuse • 06 75 52 73 57
La défense de la Flottille Impériale passe également par Wimereux et Le Portel. C’est dans ces hameaux côtiers, que l’on bâtit sur des socles rocheux deux postes avancés en mer. Le fort de l’Heurt se situe sur la plage du Portel. Aujourd’hui la marée haute encercle les vestiges de ce bâtiment de guerre offrant une image de l’époque.
> [5] Découverte : fortdelheurt-leportel.fr
Le fort de Croy se situait à Wimereux. Ces trois forts maritimes défient en toute saison les tempêtes tenaces de la Manche. Napoléon renforce cette première ligne de défense par des forts terrestres En 1806 les hommes de la Grande Armée érigent sur la falaise de Le Portel le fort de Coupes, véritable panorama sur la Manche. Le fort d’Alprech, bâtiment robuste apparait comme un autre pilier de la défense Napoléonienne.
> [5] Découverte : OT Le Portel : 03 21 31 45 93
Le dernier fort terrestre est celui de Terlincthun (aujourd’hui la Crèche). Il surplombe à 75 mètres de hauteur la baie Saint-Jean au dessus du lieu dit de Wimereux. Positionné de façon à surveiller l’horizon du côté Anglais, il a pour mission de défendre le port de Boulogne en surveillant la partie du détroit depuis le Cap Gris-Nez jusqu’au Cap d’Alprech.
> [6] Découverte : Route de Terlincthun – D 96 • Wimereux. 06 85 52 59 77

Les petites histoires…

• Sur la falaise de Boulogne-sur-Mer, un édifice rectangulaire attire l’attention. Il s’agit d’une poudrière. On y stockait jusqu’à 12 tonnes de poudre conditionnée en barils de 100 kilos. À la vue de tous et complétement découvert, ce bâtiment de pierre ne se trouvait heureusement pas à portée de canon à l’époque…
• • Pendant le camp de Boulogne, la population décuple. Pour préserver l’ordre, on transforme l’Hôtel de Ville en tribunal civil et militaire. Édifié en 1777, le bel Hôtel Desandrouin, devient le Palais Impérial. Sa fonction évolue en effet avec l’occupation de la Grande Armée. Elle y établit le siège de l’État major. Le confort de la bâtisse aidant, Napoléon y séjourne plusieurs fois notamment avec Marie Louise d’Autriche…
• • •  Les bons vers ne riment pas toujours avec diplomatie mais parfois avec espièglerie. Le manuscrit refusé de Victor Hugo est placé clandestinement dans l’ouvrage de la Colonne lors de son inauguration. En 1959, lors de la dépose de la statue de Napoléon pour réfection, un ouvrier retrouve entre deux pierres cet écrit remarquable de fougue partisane.

Texte/iconographie : Xavier Blanquet