Sophie-d-Hem-Un-rayon-de-couleur-au-coeur

Sophie d’Hem : Un rayon de couleur au coeur

Lorsqu’il fait un peu gris dehors, et que l’on a même un peu de gris à l’âme, il faudrait pouvoir se tourner à chaque fois vers une toile de Sophie d’Hem.

Là l’espace se tourne vers la couleur, vers l’intime harmonie des rouges des jours heureux. Ces rouges flamboyants qui nous parlent de l’amour, des sentiments du bien-être. Sans prétention, flirtant parfois avec le côté séduisant de l’art décoratif, les peintures de cette artiste wimilloise invitent à la relaxation et au relâchement.

Dans l’atelier, le graphisme du dessin se distingue tout de suite vers deux directions : l’architecture et ce qu’elle nous laisse comme trace urbaine dans l’esprit et le dessin de l’homme. La ville est présente dans bon nombre de toiles.

Un tracé comme le détail d'un plan ou d'un grosplan

Les tracés de rambardes en fer forgé s’immiscent dans la couleur. J’aime ces éléments dessinés par la matière brute du fer concède l’artiste. Les dessins d’éléments urbains témoignent de l’existant comme pour se rappeler la véracité d’une flânerie en ville. On a parfois l’impression que la ville n’existe pas et que notre chemin n’a été qu’une simple rêverie avouait Walter Benjamin. De fausses perspectives remémorent les collages initiaux de Sophie D’Hem. En effet, les carnets d’esquisses de l’artiste sont remplis de collages en tout genre : photographies prises au hasard, dessins,autant de matières qui seront exploitées dans les tableaux. Sur les murs, le regard se pose sur un tableau représentant une chaise et une table de bistrot. Entre Matisse et Walter Benjamin, l’artiste wimilloise réinterprète le réel à travers un faisceau lumineux coloré. J’aime le calme de Wimille, son cadre entre nature, mer et ville. C’est là que je me sens bien, même si j’ai besoin d’aller dans des villes plus grandes, c’est là que j’aime revenir. Le sentiment amoureux se retrouve dans les toiles représentant des êtres humains. Des Betty Boop, des Ava Gardner, des Marlène, sur fond rouge ou rose font tomber des masques des plus durs d’entre nous. L’intime ici ne peut se décrire tant il est réel. On laissera à chacun le soin de se raconter sa petite histoire. On sort de l’atelier. Une pensée nous traverse l’esprit: et si tout ceci pouvait être vécu, en vrai, loin très loin de nos textonites aigües, de nos réseaux sociaux, de nos blogs, de nos émissions télé préférées. Parce que, après avoir passé un instant en compagnie des tableaux colorés de Sophie D’Hem, on se dit que l’on a envie de se tourner vers l’autre, juste pour échanger un sourire, un instant, et peut-être même… Restons rêveurs… un baiser amoureux sur le quai d’une gare…