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AU 1er AVRIL, ON FAIT COURIR LES SOTS

On ne connaît pas l’origine du poisson d’avril. Certes, il existe plusieurs versions présentées par les érudits mais aucune ne satisfait vraiment notre curiosité. C’est dommage. Après tout, cela n’enlève rien à cette coutume qui semble remontée à la nuit des temps. Dans le Boulonnais, on disait jadis « Au premier avril, on fait courir les sots ». Ce jour-là, on envoyait les naïfs chercher des choses impossibles, et trouver des choses … introuvables.

Les épiciers retrouvaient toute la journée la visite de bonnes, pas très futées, qui venaient chercher avec beaucoup d’assurance une livre de sel dessalé ou un quarteron d’œufs de coqs ou encore un flacon d’huile de noix pour effacer les tâches. On envoyait également des enfants ou des adolescents chercher une corde pour lier le vent, un bâton qui n’avait qu’un bout voire un rocher sans arête. On dit même qu’une famille wimilloise envoya une brave servante, à son service depuis bien longtemps, chercher une femelle de dindon « pour couver les cats ».
Chaque année, c’était le même scénario qui se reproduisait et chaque année l’employée s’évertuait à satisfaire ses patrons… Sans succès, hélas ! Ces mystifications du premier avril n’étaient, au fond, jamais bien méchantes: c’étaient des plaisanteries traditionnelles qu’on  renouvelait parfois dans certains villages de la campagne boulonnaise. Le 28 décembre par exemple, lors de la fête des saints innocents. Tant il est vrai que les hommes sont toujours des grands enfants et qu’ils ont toujours cherché à s’amuser. Rien que de très  sympathique d’ailleurs quand l’amusement ne blesse personne, ni les mœurs ni la charité. Le premier avril 1764, les Boulonnais ont bien cru qu’on se moquait d’eux.
Depuis un an déjà, les autorités locales et nationales avaient averti la population qu’il y aurait une éclipse de soleil ce jour-là. Elles avaient présenté ce fait comme quelque chose d’extraordinaire. Les journaux en avaient parlé avec abondance , à intervalles réguliers, pour expliquer comment se passait une éclipse solaire et quelles étaient les conséquences pour la planète terre.
L’intendant de Picardie avait pris des dispositions particulières par voie d’affiches, relayant les autres moyens de communication car il craignait, comme beaucoup, que la peur s’emparât des habitants quand la nuit surgirait en plein après-midi. À Boulogne et dans les villages environnants, on avança l’heure des messes de deux heures pour que celles-ci n’aient pas lieu durant l’éclipse et il en fut ainsi à Wimille et dans tous les villages de la région. Ce fut donc dans l’anxiété la plus totale que les habitants attendaient l’heure fatidique, mais le ciel ne fut pas assombri comme on le prédisait. On eut, en fait, un temps de fort brouillard. Ouf ! Quand l’astre solaire refit son apparition tout le monde se mit à rire. Les Wimillois, toute peur ayant disparue, se persuadèrent qu’il s’agissait d’une vraie farce du premier avril. Et pourtant, l’éclipse fut réelle ce jour là !
Par contre, l’avis à la population du premier avril 1879 n’était pas un poisson d’avril quand les autorités mirent les habitants en garde contre des pièces de monnaie de cinq francs à l’effigie de Napoléon III furent mises en circulation par des faussaires. Ces pièces d’une exécution irréprochable étaient fabriquées avec un métal
quelconque recouvert d’une légère couche d’or.

Les archives ne disent pas si les faussaires furent retrouvés et si le dicton « Qui est pris ,qui croyait prendre » fut suivi.

Une éclipse de soleil ce jour-là

Depuis un an déjà, les autorités locales et nationales avaient averti la population qu’il y aurait une éclipse de soleil ce jour-là. Elles avaient présenté ce fait comme quelque chose d’extraordinaire. Les journaux en avaient parlé avec abondance , à intervalles réguliers, pour expliquer comment se passait une éclipse solaire et quelles étaient les conséquences pour la planète terre.
L’intendant de Picardie avait pris des dispositions particulières par voie d’affiches, relayant les autres moyens de communication car il craignait, comme beaucoup, que la peur s’emparât des habitants quand la nuit surgirait en plein après-midi. À Boulogne et dans les villages environnants, on avança l’heure des messes de deux heures pour que celles-ci n’aient pas lieu durant l’éclipse et il en fut ainsi à Wimille et dans tous les villages de la région. Ce fut donc dans l’anxiété la plus totale que les habitants attendaient l’heure fatidique, mais le ciel ne fut pas assombri comme on le prédisait. On eut, en fait, un temps de fort brouillard. Ouf ! Quand l’astre solaire refit son apparition tout le monde se mit à rire. Les Wimillois, toute peur ayant disparue, se persuadèrent qu’il s’agissait d’une vraie farce du premier avril. Et pourtant, l’éclipse fut réelle ce jour là !
Par contre, l’avis à la population du premier avril 1879 n’était pas un poisson d’avril quand les autorités mirent les habitants en garde contre des pièces de monnaie de cinq francs à l’effigie de Napoléon III furent mises en circulation par des faussaires. Ces pièces d’une exécution irréprochable étaient fabriquées avec un métal
quelconque recouvert d’une légère couche d’or.

Les archives ne disent pas si les faussaires furent retrouvés et si le dicton « Qui est pris ,qui croyait prendre » fut suivi.

L’auteur

A_verley_écrivain journaliste_Historien du Boulonnais

André Verley.

Écrivain journaliste. Historien du Boulonnais