La Colonne de la Grande Armée
Le 28 Thermidor an XII l’empereur Napoléon distribue les croix de Légion d’Honneur. Le camp de Boulogne entre dans l’Histoire sur le plateau de Terlincthun à Wimille. L’Empereur Napoléon marque le territoire du Boulonnais de sa griffe de conquérant. Pour célébrer l'empreinte impériale, le Maréchal Soult décide de dresser un monument commémoratif du lieu. La première pierre de la Colonne Napoléon sera posée en 1804.
Débute alors l'histoire d'un chantier hors-normes à travers le temps…
Sous l’impulsion du Maréchal Soult, on décide de dresser un monument commémoratif du Camp de Boulogne. Une colonne haute de 54 mètres rayonnera sur le littoral et sur l’arrière-pays. Le début de la construction de la Colonne de la Grande Armée date de 1804. Un trait d’Histoire de France suit alors sa construction. 17 ans de travaux séparent la pose de la première pierre au sol à celle de la statut de l’Empereur au sommet de la Colonne. L’État Français fixe l’inauguration au 15 août 1821.
Un Poème jugé outragieux
La Garde Nationale commande un poème à Victor Hugo. Il sera … refusé. Les vers partisans du poète ne riment pas avec les bons usages de la diplomatie. On ne désire plus froisser l’Anglais. Une main clandestine place alors discrètement le parchemin entre deux pierres de l’ouvrage en construction. “Comme un maléfice caché envers l’Anglais…” En 1959, lors de la dépose de la statue de Napoléon pour réfection, un ouvrier retrouve cet écrit remarquable.
D'ici et à jamais, l'Empereur domine de sa hauteur le détroit
Le continent dévoile l’île Anglaise et la Manche à celle et à celui qui gravit les deux cents soixante-trois marches. Ici s’offre au regard l’un des plus beaux panoramas sur le port de Boulogne-sur-Mer, théâtre de la flotte impériale… mais également sur le cap Gris-Nez, la campagne Boulonnaise ainsi que l’Angleterre. On pense alors à Napoléon et à ses nombreuses conquêtes de guerre et de chaire.
En contre-bas, dans un alignement parfait, la pierre Napoléon répond à la Colonne. Elle est située à l’exactitude de l’emplacement du trône duquel Napoléon distribua les croix de la Légion d’honneur. Une allée longue de 560 mètres réalisée en 1867 par l’architecte Bouloch prolonge le parc du Monument. Le lieu appartient aujourd’hui au Centre des Monuments Nationaux. Il y a là un petit musée dans lequel on trouve l’ancienne statue de Napoléon drapé d’un tissu orné des fameuses abeilles impériales. Le manuscrit de Victor Hugo y est également conservé.
Un figure aux multiples visages
Messieurs Houdon et Moitte façonnent les premières sculptures de l’Empereur. Rapidement bri-sées, leur bronze est utilisé pour réaliser la statue de Louis XIV et celle d’Henri IV à Paris. Les deux lions sont préservés en raison de leur non-allusion à l’Empire. En 1823 on couronne la plate-forme d’un globe royal. En 1827, le sculpteur François-Joseph Bosio reçut commande de la statue de Napoléon . L’Empereur y figura dans son costume de sacre, la Croix de la Légion d’Honneur à la main. On la monté au sommet de la colonne en 1841. Elle est endommagée lors de la Seconde Guerre Mondiale. Le Général de Gaulle fait remplacer la statue de Bosio en commandant l’actuelle à l’artiste Pierre Stenne. Le Général exige toutefois que l’Empereur figure en habit de “petit caporal “ .
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Texte/iconographie : Xavier Blanquet