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Ici, erre le Neckre…

Il fut un temps où la vallée ne connaissait pas la tranquillité tant prisée par les grandes familles aisées du Nord.

Durant le Camp de Boulogne, les soldats appelaient ”la vallée heureuse”. Dans les estaminets, ils sussuraient des éphémères serments amoureux… mais la vallée fut témoin de bien de coups d’espadons…

 

Plus loin dans le temps rodait ici le Neckre. Ce fantôme marin se faufilait à travers les poétiques ombrages et les lumières adoucies. Il remontait le cours d’eau afin d’aller à la rencontre des vivants cherchant là, la rédemption. N’ayant pas reçu de sépulture chrétienne, faute à un décès violent comme une noyade, il errait entre la vie et le royaume de l’au-delà. Chez les vivants, le croiser était synonyme de mort prochaine. Le Neckre était capable de se transformer tantôt en boeuf, tantôt en âne, tantôt en cheval, et même de revêtir l’aspect d’une femme. A-t-il trouvé la rédemption souhaitée lorsque l‘on sait que des couples disparurent en ces temps reculés? Aujourd’hui encore, on parle de lui à voix basse. Certains avouent entendre des litanies douces et des plaintes amères à travers les feuillages de la calme vallée du Denâcre.

au grès du chemin et du temps

L'Auteur

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André Verley.

Écrivain journaliste. Historien du Boulonnais