“Je voyais non seulement la mer en plein, mais aussi la tour de Wimereux, mon ouvrage au milieu des eaux en haute mer, plus loin les sables de Wimereux, au fessu les rochers noirs de la Garenne de Wimille et par delà, la belle tour d’Ambleteuse et son port, ainsi que les rochers de la côte de fer du Gris Nez. Ce singulier coup d’œil, un des plus parfaits pour un peintre qu’on puisse voir, était continuellement orné par une multitude de vaisseaux hollandais qui passaient dans la Manche en si grande quantité qu’il en passait jusqu’à cinq cents par jour. ” avant de reprendre plus loin dans la correspondance : “J’avais en outre la Garenne de Wimille. Elle était devant moi et si giboyeuse que j’y voyais avec mon télescope les lapins jouer en troupe et bien souvent cela me décidait à y aller chasser avec mon chien. ”

Les Garennes furent l’objet d’un conflit violent en 1793 entre Pierre Devin, propriétaire exploitant et une grande partie des Wimillois quant à l’utilisation de la garenne. Le conflit se porte plus précisément sur la zone dunaire interne en contact avec des zones cultivées. Cet espace était à libre disposition des citoyens qui y envoyaient paître leurs bêtes. Mais Pierre Devin tentait d’y prolonger ses cultures. Aussi, par arrêté du 17 juillet 1793, le Département par souci de ”protéger l’environnement” interdit le défrichement. Les citoyens de la commune retrouvèrent la jouissance d’un droit très ancien : le droit de pâturage sur la Garenne. Aujourd’hui, la ville de Wimille y a cédé au Conservatoire Naturel du Littoral 20 hectares afin de protéger l’environnement et de conserver la protection dunaire que celle-ci représente.