À 25 ans il devient intendant des cabinets de physique, de chimie et d’histoire naturelle du frère du roi. Là il expérimente jour et nuit : bougie phosphorique, teinture d’étoffes… Il crée le premier appareil respiratoire qui sera appliqué plus tard aux scaphandres. Courageux, il s’expose lui-même comme cobaye de ses recherches.

• En 1783, les frères Montgolfier réussissent leur premier vol. Lui aussi, croit fermement à la conquête des airs. Il parcourt les airs pendant vingt minutes accompagné du Marquis d’Arlandes. Le jeune physicien gagne la confiance des grands et la reconnaissance de ses pairs.
• En 1784, il pilote un ballon qui s’élève devant les rois de France et de Suède. On exulte : la France détient le record du Monde et le secret des vols aériens ! L’audacieux chercheur désire traverser la Manche dans le sens France-Angleterre. Il se lie d’amitié avec le physicien Pierre-Ange Romain. Ensemble ils réalisent un ballon mixte, à air chaud et à gaz.

Dans la pénombre de leurs bureaux les deux jeunes gens lui trouvent son nom : « L’aéromontgolfière ».

Elle se compose d’une charnière sphérique et d’une montgolfière de forme cylindrique. L’ensemble frôle les 22 mètres de haut. La traversée est prévue en janvier 1875 au départ de Boulogne-sur-Mer. À cette saison les vents de Nord-Est ne sont pas favorables.

Le temps passe….

Le 7 janvier un ballon à gaz piloté par Jean-Pierre Blanchard et le Duc de Jeffries traverse avec succès la Manche dans le sens Angleterre-France. Le public du monde est ébloui. Les journaux en font l’éloge : “C’est un brouhaha incroyable dans Paris.“

On parle déjà de se rendre en Amérique en ballon.” Démoralisés, les deux intrépides tentent d’annuler le voyage. Le contrôleur général des finances leur rappelle que le Royaume finance le projet « Monsieur Pilâtre de Rozier vous devez redorer le prestige du roi ». Contraints, les deux aventuriers effectuent plusieurs tentatives infructueuses…

Cinq mois passent…

Les vents ne tournent toujours pas. Les deux hommes s’enlisent autour d’un ballon qui supporte mal le stockage au sol. Les tentatives avortées et l’attaque des rats le détériorent. “On loue une armée de chiens pour le protéger” . L’attente est longue et cruelle… Les chansons provocatrices se multiplient à leurs égards. Les railleries du peuple et les épigrammes écornent leur amitié.

On chante même :

N’en pouvant plus, le 15 juin 1785, le ballon est gonflé. On se hâte. Les apprêts sont mal combinés. On oublie le lest. Il n’y a ni cris d’allégresse ni claquements de mains. Le public frustré se donne le droit d’être impatient. L’air pesant reflète des sentiments les plus contradictoires. La peur et la résignation se mêlent à l’envie de réussir.

“ Monsieur Pilâtre de Rozier anime le foyer de l’aéromontgolfière. Elle ne sera qu’un court instant au-dessus du détroit. Le vent l’oriente vers les terres. Le ballon se dégonfle brusquement en revenant vers le rivage. Quand tout à coup, horreur ! Une flamme, plus vive qu’un éclair, apparaît à la coupole. En moins d’une seconde le ballon s’enflamme. À travers les longues vues on lit l’effroi dans les yeux des deux aéronautes. Ils s’écrasent au sol entre Boulogne et Ambleteuse, sur une petite saillie à l’endroit où la rivière de Wimereux se jette dans la mer. La chute épouvantable illustre l’épouvante du choc. Tout était fini pour eux.”

Monument érigé en 1786 accolé à l’extérieur du mur d’enceinte du cimetière de l’église de Wimille où avaient été enterrées les deux premières victimes de l’air. Il rappelle la sépulture originelle, disparue depuis.

Pilâtre de Rozier

Edition du musée de la montgolfière

Musée air espace

La première traversée de la Manche par les airs