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1585 LE CADET NOIR

En 1595 la guerre avec l’Espagne venait d’être déclarée. Il régnait alors sur la région boulonnaise les trois fléaux de Dieu : l’Espagnol, la famine et la peste. La contagion était partout.

Les cadavres restaient dans les maisons, d’autres étaient abandonnés dans les rues. En février 1597 la maladie disparut mais pas les Espagnols qui pillaient les fermes et les châteaux, dévastaient tout et n’hésitaient pas à passer au fil de l’épée ceux qui tentaient de protéger leurs biens. Henri IV avait confié la défense du Boulonnais au sénéchal Michel Patras de Campaigno qui avait une solide réputation pour avoir sauvé la ville de Boulogne confrontée aux menées séditieuses des ligueurs ce qui lui valut, selon les usages du temps, d’être armé Chevalier. Un jour, il apprit la présence des Ibères aux portes de Wimille. A la hâte, il rassembla une petite troupe et ne tarda pas à rencontrer l’ennemi au moment où il tentait de prendre position à Souverain Moulin. N’écoutant que son courage, à la tête de ses troupes, il s’élança sur le pont de Cuverville à la poursuite de la cavalerie espagnole. C’est alors qu’un coup de lance à la tête le blessa mortellement. On le transporta au manoir du Luquet où il expira quelques temps après. Privés de leur chef, les soldats ramenèrent son corps à Boulogne où il fut enterré dans le chœur de la cathédrale

Ainsi périt à la fleur de l’âge, le chevalier noir, digne émule de Bayard qui fut comme lui toujours sans peur et sans reproche.